Libye 2006

Une éclipse au Sahara

Libye 2006

Une éclipse au Sahara

Afrique du Sud 2002

Soleil noir sur les baobabs

Japon 2009

Eclipse du siècle au Pays du Soleil Levant

Japon 2009

Eclipse du siècle au Pays du Soleil Levant

Île de Pâques 2010

Grand spectacle pour les moaïs

Île de Pâques 2010

Grand spectacle pour les moaïs

Australie 2012

Diamant sur Bush et Grande Barrière

Spitzberg 2015

Eclipse polaire sur la banquise

Spitzberg 2015

Eclipse polaire sur la banquise

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Retour sur quelques éclipses mémorables
2002 à 2015

La passion de la chasse aux éclipses m’a gagné progressivement, au fil des Soleils noirs, aux quatre coins du monde : Afrique, Asie, Pacifique ou Grand Nord… Parti en quête de ces grands shows planétaires cent pour cent naturels, en me laissant guider par le hasard du calendrier astronomique, accompagné de mes amis les plus proches, j’ai pu en réalité trouver bien plus que ce que j’était parti chercher au tout départ. Mais cela mérite bien plus que quelques paragraphes sur ce site pour le raconter...

Spitzberg - 2015

Sous-titre



"Lundi 16 mars 2015, onze heures. À l’instant même où je franchis la porte de l’avion, du sommet de la passerelle, je reçois de plein fouet une agression de l’air immédiate et foudroyante : cinquante degrés de moins par rapport à l’intérieur de la cabine du Boeing. Le vent glacial transperce mes vêtements et m’accueille sans perdre une seconde, comme si je venais de plonger tout entier dans de l’eau glacée. En sortant de cet avion, je viens de pénétrer dans un congélateur géant à air pulsé. Bienvenue en Arctique." Au son des éclipses. Extrait.



"La nuit est magnifiquement étoilée. Je suis de garde de deux heures à trois heures du matin avec Jean-François. Tout se passe bien. Ils ont dû rêver décidément, il n’y a pas d’ours ici. À cinq heures du matin, des coups de feu me sortent de mon sommeil. Nicolas hurle : « Ahhh !! Eeehhhh !!! » Un nouveau coup de feu retentit. Là, il y a un ours, c’est sûr. Je sors de mon duvet aussitôt, me prends tout le givre de la tente sur la tête, m’habille un peu avec n’importe quoi et sors, en battant je crois le record du monde de vitesse en chaussage de bottes-polaires-qui-prennent-normalement-dix-minutes-à-mettre. Me voilà dehors, il fait jour déjà, le ciel est bleu, et l’ours que je vois juste devant notre camp est non seulement blanc, mais en plus il est énorme. Heureusement il s’en va, il part d’un pas rapide vers la banquise… " Au son des éclipses. Extrait.



"On peut croire qu’à la septième éclipse, on n’a plus guère de surprises à attendre, que le spectacle va se répéter, et qu’on est blasé. La suite va me montrer que non. Même si, effectivement, la phase partielle est un enchaînement classique de croissants de plus en plus fins. C’est peu avant le deuxième contact, c’est-à-dire le début de la totale, que cette éclipse va nous donner une nouvelle leçon d’humilité, et nous rappeler que le spectacle nous dépasse, même si on est abonné. Cette fois, ce n’est pas la température qui nous surprend, comme en Libye. La température ne chute pas, et heureusement, car il fait déjà suffisamment froid. Les pieds commencent à s’engourdir un peu d’ailleurs. Ce n’est pas non plus le vent ou les vagues, la mer est loin et gelée. Ce ne sont pas les animaux, pas d’ours blanc près de nous pour voir sa réaction." Au son des éclipses. Extrait.

Australie - 2012

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"La mythologie aborigène considère Uluru et Kata Tjuta comme des sites sacrés. Ils protègent et respectent ces lieux comme des personnes, en expliquant la genèse de la Terre avec des animaux et des esprits toujours présents dans l’environnement naturel : le sol, les rochers, la faune et la flore, tout confère à la terre un statut sacré. Voilà de vrais écologistes dans l’âme, et une sagesse à méditer. Voilà devant nous des personnes issues de cette culture qui figure parmi les plus anciennes sur Terre. Leur mode de vie, proche de la vie préhistorique, est en voie de disparition, par voie de civilisation forcée. Nos randonnées à Uluru et à Kata Tjuta sont imprégnées de cette dimension spirituelle, que le soleil s’amuse à venir renforcer par de curieux éclairages changeants du matin au soir." Au son des éclipses. Extrait.



"Deux minutes, ça passe vite. Le spectacle a fait son effet, et la caméra filme sans vergogne le relâchement après la tension, les larmes couler sur les joues de tout le monde, personne n’est épargné. L’intensité du moment a une nouvelle fois touché, l’émotion est à son comble. La lumière revient tout d’un coup, une lumière du matin, aux couleurs dorées. Le ciel est d’un bleu intense, aucun nuage à l’horizon, sauf ce cône d’ombre droit devant nous qui s’évapore en quelques instants. Autre particularité de cette éclipse : les bords du cône d’ombre ont été visibles nettement du début à la fin de la totalité, frôlant l’horizon sur les côtés gauche et droit en face de nous." Au son des éclipses. Extrait.



"C’est au navigateur britannique James Cook que revient l’honneur d’avoir officiellement confirmé l’existence de l’Australie, cette île tant recherchée, en longeant (…) toute la côte est du sud au nord. Officiellement, James Cook avait été envoyé par la Couronne britannique en 1769, pour accompagner une mission scientifique dans le Pacifique sud. L’objectif affiché de ce voyage était d’effectuer des observations astronomiques depuis Tahiti, car cette année-là, un événement rare devait se produire : le passage de Vénus devant le Soleil, phénomène appelé « transit de Vénus », le 3 juin 1769. Mais une fois dans le Pacifique sud, la mission accomplie (en réalité sans grande réussite), le capitaine de la frégate Endeavour, discrète et rapide, avait une enveloppe cachetée à ouvrir, pour découvrir la suite de sa mission. Il s’agissait là du véritable objectif de ce voyage pour la Couronne : mettre le cap vers l’ouest jusqu’à la découverte de la terra australia." Au son des éclipses. Extrait.

Ile de Pâques - 2010

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"Au milieu du Pacifique, l’île de Pâques ressemble à un confetti totalement isolé du reste du monde. Un confetti exactement situé sur le trajet de l’ombre de la Lune, totalement aligné au centre de cette ombre, ce qui relève à peu près d’une probabilité comparable au tirage du gros lot dans une loterie nationale. Toute l’île sera engloutie par cette ombre, sept fois plus large qu’elle." Au son des éclipses. Extrait.



L’éclipse sera totale dans maintenant dix minutes. La lumière a bien changé. Je filme nos ombres. Elles sont devenues plus nettes, leurs contours sont plus détaillés. La moindre chevelure ébouriffée projette sur le sol une ombre extrêmement précise, on peut voir l’ombre de chaque cheveu. Autour des ombres, la lumière est progressivement moins aveuglante, comme si on mettait un filtre. Il fait jour, mais la lumière sur le sol n’éblouit plus. Le moment devient crucial, il ne faut pas de nuages devant le Soleil. Au-dessus de nos têtes, c’est un ciel typique du Pacifique, bleu, parsemé de gros nuages distants les uns des autres, qui traversent sans cesse le ciel. Croisons les doigts." Au son des éclipses. Extrait.



"Après la campagne et le chemin bordé d’arbres, voici la grandiose esplanade, descendant en pente douce jusqu’à la mer et se terminant par des rochers sur les lesquels d’énormes rouleaux viennent se fracasser sur toute la largeur, dans un bruit sourd permanent. Au milieu de cette bordure maritime, au pied des vagues, magnifiques, énigmatiques, trônent, sur un énorme socle de pierre qui les surélève et renforce encore leur présence, cinq statues géantes, les moais de Ahu Tahaï. Ces statues ont une présence quasi-théâtrale, dans ce décor unique. Un peu effrayantes, même. Quelles que soient les motivations de leurs fondateurs, ces derniers avaient forcément pour objectif d’impressionner les observateurs. Et on peut dire que c’est mission réussie. Même en 2010, l’effet demeure intact. Pourquoi donc sont-ils allés fabriquer de pareilles têtes géantes, qui plus est dos à la mer, et qui nous « regardent » ainsi ? Impossible d’en détourner le regard, c’est comme si elles nous épiaient, quelle que soit notre position sur tout le site." Au son des éclipses. Extrait.

Japon - 2009

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"Assister à ce phénomène depuis le sommet qui culmine au Pays du Soleil levant, est un must que tout Japonais doit avoir vécu au moins une fois dans sa vie. J’ajouterai que c’est en effet une très belle expérience à vivre, et pas seulement pour les Japonais. À peine voit-on les premières lueurs rougeoyantes dans le ciel, qu’une clameur s’élève tout autour. Cette ferveur vous embarque tout entier. En réalité, le spectacle vient surtout des spectateurs eux-mêmes. À ce moment si particulier, je repense à tout ce que nous venons de vivre depuis notre arrivée sur l’archipel nippon : de l’éclipse au mont Fuji, à la nuit dans une ferme au milieu des rizières, invités par toute une famille, en passant par de nombreuses balades à discuter avec des Japonaises comme si nous les connaissions de longue date. Nos accompagnateurs ont gâté notre quête d’exotisme." "Au son des éclipses



"Dans la mer face à nous, de taille disproportionnée par rapport à la petite plage où nous nous trouvons, une immense digue arrête les vagues. Large d’une dizaine de mètres et longue de plusieurs centaines, surplombant les énormes vagues qui viennent s’y fracasser, dédoublée en plusieurs endroits, l’imposante masse de béton domine les lieux. Cet endroit devait être notre promontoire pour observer notre éclipse. Qu’à cela ne tienne, ce sera notre point d’observation, même si le ciel est apocalyptique. Car après tout, quelle que soit la météo, cette éclipse va avoir lieu, dans quelques instants, et nous y sommes. Nous allons vivre l’éclipse du siècle sous une véritable tempête. Autant que ce soit au milieu d’une déferlante de vagues noires. Quitte à avoir du grand spectacle, autant se mettre ici. Cela donnera au moins un usage pacifique à cette réalisation démesurée, toute militaire, remontant à la Deuxième Guerre mondiale. Ici, les Japonais avaient une base pour leurs navires de guerre, et la taille de ces jetées laisse imaginer la flotte qui venait y accoster pour aller en découdre avec les vaisseaux américains. "Au son des éclipses"



"Il semble qu’au Japon, le rapport à l’autre est de première importance. L’autre passe avant soi. En découlent des codes dans tous les gestes de la vie, appris au plus jeune âge. Par exemple, on ne tend pas une carte de visite ou un document d’une main distraite, mais des deux mains. On s’incline devant son interlocuteur, qui fait de même, pour bien lui montrer le profond respect que l’on a pour lui, même s’il s’agit d’un parfait inconnu. À table, on ne se sert pas à boire, mais on sert les autres (sans se servir soi-même, même en dernier). On ne touche personne. On ne hausse pas le ton. Pas de bousculade, ni même d’attroupement. Tous ces codes nous ont manqué le premier jour. Je crois bien que Gérard et Kumiko, initiés au pays, étaient un peu désespérés de nous voir aussi inadaptés au début du voyage. (J’ose espérer que nous avons fait de grands progrès depuis). Bruyante, en troupeau, jamais au bon endroit, notre présence maladroite et peu discrète a dû nous faire passer un peu pour des sauvages parachutés en pays civilisé. » "Au son des éclipses"

Libye - 2006

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"29 mars 2006, treize heures. Le vent se calme un peu alors qu’il soufflait très fort depuis ce matin. Autour de nous, les dunes de sable se teintent d’une couleur cendrée inoubliable. Nos compagnons de voyage libyens tapent de toutes leurs forces sur des bidons et entonnent des chants touareg pour conjurer le ciel de faire revenir le Soleil. La tournure de l’événement est un peu trop bizarre à leur goût, il serait temps que tout cela s’arrête, ça va trop loin. Mes amis et moi les avions pourtant prévenus. J’enregistre tout ce que je peux avec mon micro, sans encore savoir que cette prise de son sera retransmise plus tard sur France Inter. L’éclipse totale vient tout juste de commencer. La température a chuté de vingt degrés en une demi-heure. Époustouflant. Cette éclipse de 2006 restera à jamais gravée dans nos mémoires. Un spectacle grandiose qui vient couronner un périple entamé depuis deux semaines déjà." "Au son des éclipses"



"29 mars, jour de l’éclipse. C’est le matin du jour J. Inutile de dire qu’il fait beau : le ciel est clair, comme les autres jours, d’un bleu profond et sans aucun nuage. L’éclipse ne présentera aucun suspense de ce côté-là. Le Soleil noir trônera au-dessus de nous, du volcan et du désert alentour à onze heures quatorze précises, l’heure où la température, qui commence à grimper, avoisinera les trente à trente-cinq degrés. Seule différence avec les autres jours : depuis ce matin le vent souffle, suffisamment fort pour emporter tout ce qui est léger. Cela complique de manière inattendue nos préparatifs, car tout s’envole, y compris les appareils photo posés sur des pieds insuffisamment lestés, et le sable qui vole vient rapidement salir les objectifs. Cela aurait été trop facile sinon…"



"Le soir, autour du feu, les discussions reprennent comme la veille et surtout, nos amis libyens commencent à entonner en chœur, pour la première fois, leurs refrains de nomades au rythme d’un instrument de percussion local très typique : le bidon d’essence métallique vide. Pendant que le percussionniste joue de la paume de ses mains avec de multiples variations, nous participons aux chœurs et aux danses autour du feu. Le ciel resplendit de mille étoiles, comme pour nous encourager à profiter de ce moment tous ensemble. Nous prenons goût au pain chaud cuit dans le sable, au thé qui racle le fond de la gorge tant il est fort, et à tous ces bonheurs simples que nos compagnons berbères nous apprennent depuis que nous sommes avec eux dans le désert. » "Au son des éclipses"

Afrique du Sud - 2002

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"Moi ? Aller en Afrique du Sud, juste pour aller voir une éclipse qui dure tout au plus quelques minutes dans sa totalité ? Et pourquoi pas, allons-y, on emmène tout le monde, tous les amis ! Allons, soyons réalistes ! C’est beau de rêver. Je souris, sacrée Martine. On reprend la marche d’un pas énergique, le groupe est déjà un peu loin…" "Au son des éclipses"



"Les bruits de la savane tout à l’heure très présents, se sont tus tout doucement, et nous nous en rendons compte presque après coup. Il n’y a plus de chants d’oiseaux, ni ce fond sonore permanent de la savane en journée. Pourtant contrairement à la tombée de la nuit, il n’y a pas non plus le démarrage de la symphonie nocturne habituelle. Non, rien de tout cela. Le silence pur et simple s’installe sur le paysage, et c’est absolument incroyable." "Au son des éclipses"



"Ce voyage aura été pour nous tous celui de l’initiation. L’initiation aux éclipses pour la majorité d’entre nous, qui ont vu le Soleil noir pour la première fois de leur vie, mais aussi et surtout l’initiation à la chasse à l’éclipse en elle-même. À peine rentré en France, tout le monde est unanime : nous irons les chercher partout où elles pourront se montrer, tous ensemble. » "Au son des éclipses"